Dans un article du New York Times intitulé « Les raisons pour lesquelles vous détestez votre travail », Tony Schwartz et Christine Porath, professeur agrégé à l’École McDonough de l’Université de Georgetown, nous exposent les raisons de ce désamour des gens pour leur travail.
Beaucoup de gens ont l’impression de devoir décider entre un travail qui leur permet d’être heureux et un travail qui leur permet de « réussir ». Mais au regard des personnes que j’ai rencontré, je peux vous assurer qu’il est possible de faire les deux.
On pense souvent que le sacrifice de son propre bonheur (en choisissant un travail mieux rémunéré mais plus contraignant par exemple) est rationnalisé par la réussite sociale qu’il engrange. Mais en agissant en vous basant sur la manière dont les gens vous perçoivent vous fait agir comme quelqu’un d’autre.
On considère, à tort, que d’aimer travailler est une vertu que seul certain chanceux peuvent avoir. Mais c’est une manière unique de se sentir utile, engagé et challengé. Et le problème qui se pose est qu’au fur et à mesure on a considéré qu’être heureux au travail n’était qu’une étape qui succédait à la réussite sociale et non une condition nécessaire pour y accéder. Ainsi les gens pensent d’abord à réussir (financièrement parlant) avant de penser à faire un travail qu’ils aiment. Et c’est comme cela que faire un travail qu’on aime est devenu une chose annexe et non une chose nécessaire. En réalité, aimer son travail n’est pas une chose qui vous tombe dessus et cela demande une préparation.
Rassurez-vous, ce n’est pour autant une chose impossible et voici même quelques conseils qui pourront vous aider à y parvenir :
1. Choisissez de faire des choses que vous aimez et agissez en conséquence
Selon la psychologue Mihaly Csikszentmihalyi, les meilleurs moments de notre vie sont des moments dans lesquels nous nous engageons pour atteindre un objectif difficile et non dans les moments de « pause ». Et c’est pour cela que vous ne vous êtes jamais senti aussi bien que lorsque vous vous êtes investi dans un projet qui vous tenait à cœur.
Mais nous ne pouvons pas attendre que cela se produise et devons travailler à réunir les conditions nécessaires et le simple fait de penser comme ça est une nécessité pour avoir un travail passionnant. En général on est dans cet état d’esprit lorsque l’on cherche un travail ou que l’on présente un projet mais on le perd dès que l’on commence à travailler et c’est ce qui explique notre chute de motivation quand on commence à travailler. Aimer son travail doit être le fruit d’actions quotidiennes car ce n’est pas possible si vous ne faîtes que les prévoir.
2. Faîtes de vos talents et objectifs et faîtes en des éléments clefs de votre travail
Aimer votre travail doit passer par deux chose : la première est d’utiliser vos talents et l’autre de garder vos objectifs personnels dans votre travail. Pour ce faire, il vous faut d’abord apprendre à vous connaître, évaluer vos traits de caractère et objectifs et apprendre à les lier à votre vie professionnelle.
Comment faire ? Notez ou retracez les moments au cours desquels vous ressentiez un sentiment de plénitude ou enthousiasmé par quelque chose. Si vous n’arrivez pas à le faire seul, demandez conseil à vos amis. Concernant votre talent, ce n’est pas ce que vous faîtes, c’est la manière dont vous le faîtes qui importe : quelle est la situation dans laquelle vous réfléchissez le plus vite ? Quant à vos objectifs, ils ne sont pas si inatteignables que ça. Il vous faut en général réfléchir à ce que vous voulez qu’ils vous apportent pour les rationnaliser. Une fois que vous avez identifié ces choses, vous pourrez introduire plus de passion dans votre travail.
Howard Schultz, de Starbucks, en est un parfait exemple. Son désir d’aider les personnes, et particulièrement les ouvriers, à avoir une assurance maladie lui venait de ses parents. Telle est la devise de Starbucks « Notre mission : inspirer et enrichir l’esprit au gré des rencontres, café après café, dans chacun des quartiers où nous sommes implantés. » La clef étant de lier ces deux aspects et d’en faire la ligne directrice de votre carrière.
3. Soyez prêt à changer vos habitudes pour améliorer votre quotidien
Ne pas travailler en se sentant investi est une tare dont il est difficile de se séparer. La preuve en est : un sondage a montré que 71% des gens ne se sentent pas engagé quand ils travaillent. Mais ce manque d’engagement est souvent le produit d’un manque de challenge.
Imaginez si vous ne participiez à des projets qui ne présentent aucun challenge pour vous. Vous aurez sûrement envie de changer de travail à un moment, mais avant cela, dîtes à vos supérieurs en quoi ces projets ne présentent aucun attrait pour vous. Il y a certainement quelqu’un qui pourra bénéficier de ces projets tout en vous permettant de vous consacrer à d’autres projets. Vous serez alors acteur de votre épanouissement professionnel. Vous pouvez répéter l’opération dans plusieurs domaines : garder en tête que ce sont vos buts personnels qui comptent avant tout et que ce sont eux qui vous permettront d’être heureux.
Si vous ne disposez pas de l’autonomie nécessaire pour en faire ainsi, c’est peut être que vous faîtes le mauvais travail. Si vous vous trouvez dans ce cas, cherchez un nouvel emploi qui vous permettra de vous épanouir. Votre recherche d’emploi, une fois vos objectifs en tête, sera d’autant plus facile et vous permettra de saisir les opportunités dans lesquelles vous pourrez réellement vous engager.
Conclusion : il vous faut du temps et de la pratique pour vous épanouir dans votre vie professionnelle. Et comme cela représente beaucoup de changement, vous pourrez être intimidé au début. Mais une fois que vous aurez goûté à un travail épanouissant, vous ne reviendrez jamais à vos anciennes habitudes.
